Soutenance de Aline Rapicault Ganivet

Il est parfois difficile, pour un moniteur en Maisons Familiales Rurales, de comprendre ce que vivent les jeunes en formation par alternance, les difficultés que ces derniers rencontrent et leurs conséquences sur leur formation. Après 15 années d’expérience en tant que monitrice, la praticienne-chercheuse auteure de cette thèse a conduit cette recherche dans le but de comprendre en quoi et comment les phénomènes vécus par les jeunes, et en particulier les « phénomènes de désynchronisation », sont constitutifs de leurs processus d’apprentissage et de développement ; l’un des objectifs secondaires de cette thèse était de transformer les pratiques d’accompagnement. 

Partant à l’origine des notions de rapport au temps, de rythme, de synchronicité et de construction de soi, la visée praxéologique de cette recherche a orienté le cadre vers une recherche-action-sensibilisation, sous un angle épistémologique à la croisée entre praxéologie, phénoménologie et herméneutique. 

Douze « entretiens de narration » d’anciens élèves et de jeunes en formation ont été recueillis, retranscrits et analysés puis complétés par la mise en place d’un dispositif d’utilisation en classe d’outils biographiques (« arbres de vie »), avec la participation de deux moniteurs. Les résultats ont contribué à rendre intelligibles les phénomènes de désynchronisation vécus en formation grâce à des caractéristiques liées au rapport au temps, à soi et aux autres, et ont permis de mettre en discussion plusieurs notions : la synchronicité et la notion de « bon moment », le lien entre confiance, estime de soi et construction de l’expérience, l’enjeu de l’accompagnement en Maisons Familiales Rurales ; de même, les questions d’engagement et de disponibilité des accompagnants ont été soulevées.